« Les trois campagnes de fouilles archéologiques effectuées sur le site du manoir seigneurial ont considérablement contribué à parfaire nos connaissances non seulement sur l’architecture de l’édifice et son aménagement, mais également sur la vie quotidienne des habitants du domaine : des de Gaspé jusqu’à la famille Leclerc. On a ainsi mis à jour près de 40 000 artefacts : de la céramique, du verre, du métal ou encore des écofacts comme des ossements.
Les écofacts, notamment les ossements, nous ont appris qu’il se faisait une importante consommation de porc et de bœuf, mais aussi de petits gibiers, de volailles et d’œufs. On a également trouvé une bonne quantité de coquilles d’huîtres et de moules. L’analyse des artefacts nous montre aussi, à travers les pièces de luxe découvertes, particulièrement de la vaisselle de table, que les seigneurs avaient un train de vie différent de celui des habitants, de leurs censitaires.
Les boissons, vins et spiritueux, étaient servis en maintes occasions : lors des réceptions, des jours de fêtes et souvent lors des jours ordinaires. On servait ces boissons dans des flacons en verre pâle, taillé, signe d’une certaine richesse. Au XIXe siècle, le gin était particulièrement à l’honneur comme le confirme la présence de très nombreuses bouteilles dites « à quatre épaules ». Enfin, une bonne quantité d’objets en métal ont été mis à jour lors des fouilles : outils, matériaux de construction (ex. : clous forgés, découpés et ronds), de la quincaillerie d’architecture telle des pentures et quelques ustensiles de cuisine. »
Texte tiré de :
Serge Saint-Pierre, « Le manoir de Gaspé : architecture, histoire et archéologie », Le Javelier, vol. 24, no 1 (2008), p. 14.
Autre référence :
Richard Fiset, « Fouilles archéologiques sur le site du manoir Philippe-Aubert-de-Gaspé (ChEn-1) à Saint-Jean-Port-Joli, comté de L'Islet : rapport d'activités 1990 et synthèse finale », février 1991, 318 p.
Collection : Musée de la mémoire vivante (Photographe : M. Brassard)