N. B. : Le texte est rapporté ici tel qu’il a été écrit par J. Arthur Fournier en 1923.
« La question de construire un couvent dans la paroisse était posée et débattue depuis de longue année par le curé et autres paroissiens notables mais rien de sérieux ne fut tenté et le problème ne fut résolut qu’en 1903.
Lors de la persécution contre les Congrégations religieuses qui eut lieu en France vers 1900, on dit qu’une demande fut faite par les évêques de ce pays aux évêques du Canada afin d’envoyer un certain nombre de religieux et de religieuses et de leur trouver un moyen d’existence. Alors Mgr. Bégin décida d’en accepter. Des Sœurs Trapistines furent envoyées à Saint-Romuald et y fondèrent un monastère, puis les sœurs de Saint-Joseph-de-Saint-Valier furent envoyées à Saint-Jean, où ils décidèrent d’y établir la Maison-Mère de leur communauté ; ce qu’il eut lieu en effet, mais quelques années après, la Maison-Mère fut transféré à Québec.
Plusieurs années auparavant, une Dlle. Drolet de Québec passa en France pour entrer dans la communauté des Sœurs de St-Joseph, et lors de leur expulsion par le gouvernement français elle demanda et obtint de revenir au Canada et y fonder un couvent. Ce fut elle sous le nom de Sr. Thérèse de Jésus qui fut envoyée plusieurs mois avant les autres afin de diriger les travaux de la construction d’un couvent à Saint-Jean-Port-Joli.
Cette construction avait été décidé durant l’hiver 1902-1903, le bois fut acheté et amené sur place et dès le mois de mai les fondations furent commencée et poussée avec activité. Aussitôt faite les ouvriers-charpentiers se mirent à l’œuvre et en août les travaux étaient assez avancés pour permettre aux sœurs de s’y installer, et le 7 septembre 1903, elles ouvrirent les classes.
Ce fut le 11 août 1903, que les 11 premières religieuses, sous la conduite de Mère François d’Assise, répondant à l’appel de leur chère sœur Thérèse de Jésus, débarquèrent à Québec. Jamais elles n’oublieront l’accueil si paternellement cordial que leur fit Monseigneur l’Archevêque non plus que la haute et bienveillante protection dont sa Grandeur veut bien les honorer. En se rendant à Saint-Jean-Port-Joli, quelle ne furent pas leur surprise et leur émotion en attendant, à un arrêt, nommer : Saint-Valier. Aussitôt toutes se regardèrent et essayant de voir ce pays qui s’appelle de même nom que le leur…
À leur arrivée à Saint-Jean, les notables de la place les conduisirent jusqu’à l’église où elles rendirent grâce à Dieu d’une si cordiale réception. Après avoir été reçues par le curé Frenette avec toute la bonté qui le caractérise, elles durent accepter un festin offert par les dames de la paroisse et servi par les jeunes filles dans les salles du couvent décorées à cette fin. Après le diner, une de leurs élèves leur souhaita la bienvenue de la manière la plus délicate et la mieux sentie. Depuis ce jour, les religieuses ont été comblées des marques de sympathie de toute cette excellente population.
Leurs classes comprennent : classe enfantine, cours élémentaire, cours modèle (intermédiaire) et cours académique (supérieur). Six diplômes élémentaires et deux diplômes intermédiaires ont été décernés à leurs élèves en 1905. Ces maîtresses enseignent encore tous les genres de travaux manuels. »
Référence :
J. Arthur Fournier, « Mémorial de Saint-Jean-Port-Joli », Saint-Jean-Port-Joli, Musée de la mémoire vivante, 2012 (1923), p. 355-357.
Collections : Municipalité de Saint-Jean-Port-Joli (Photographe : Élie Dumas (1865-1933)), Gérard Ouellet (Photographe : Élie Dumas (1865-1933)), Tricentenaire de Saint-Jean-Port-Joli (Photographes : Élie Dumas (1865-1933) et Alphonse Toussaint (1918-2008)), Jean-Marie Gagnon, Gilles Morin, Georgette Morneau, François Trépanier (Photographe : Jacques Trépanier (1907-2003)), Yolande Fortin (Photographe : Alphonse Toussaint (1918-2008))